Proverbes : En toutes choses, l’excès est néfaste

La pensée chinoise considère souvent que toute chose portée à son paroxysme ne peut plus se développer qu’en prenant un chemin inverse. Par exemple, une joie extrême ne peut qu’engendre la tristesse, une droiture extrême ne peut que conduire à une déviance, une bonté extrême ne peut que dégénérer en mal. Ce sont les taoïstes, avec Laozi, qui ont les premiers exprimé cette idée, qui a été reprise par diverses écoles.
Cette idée a fortement influencé les conceptions de l’Empire du Milieu, jusqu’à nos jours, où l’on considère souvent qu’il convient en toutes choses de conserver une certaine mesure, un « juste milieu ». C’est l’idée qu’exprime par exemple Lin Yutang (林语堂 [lín yǔtáng], 1895-1976), dans un texte intitulé « Qui sait le mieux profiter de la vie » (谁最会享受人生 [shuí zuìhuì xiǎngshòu rénshēng]), que l’on trouve dans le recueil de textes en proses intitulé L’Art de Vivre (《生活的艺术》 [shēnghuóde yìshù]) ; dans son texte, Lin Yutang émet l’idée que vivent le mieux ceux qui se contentent du « moitié-moitié », i.e. de la juste mesure.
C’est cette conception qu’exprime un quadrisyllabe assez courant : 物极必反 [wùjí bìfǎn] : littéralement « arrivée à son paroxysme, une chose ne peut que s’inverser », que l’on pourra traduire sans trop de risques de se tromper par « en toutes choses, l’excès est nuisible ».

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