Lors de mes sorties nocturnes dans les rues de la capitale du Cambodge, j’aime à me perdre dans les débits de boisson où les jeunes filles accortes et court vêtues accueillent le chaland en arborant un sourire à la radieux et gourmand.
Lorsque la clientèle est rare, j’en profite pour demander à ce que l’on me passe quelques chansons khmères, et il m’arrive quelquefois que l’une de ces demoiselles me propose une composition pour moi inédite. C’est ainsi que j’ai découvert un titre très populaire, interprété par Mademoiselle Aok Sokhun Kanha, l’une des stars incontestables de la variété cambodgienne contemporaine : Amants de fortune, amours véritables (en khmer សង្សារលេងលេង ស្រលាញ់មែនទែន). Les curieux pourront cliquer ici pour découvrir à la fois Kanha et le clip de sa chanson. Le texte conte l’histoire d’une jeune fille qui propose à un amant déconfit de devenir son amante « pour s’amuser » ; finalement, et fatalement, un amour véritable finir par se lier entre les deux tourtereaux.
Il peut arriver que je découvre, amusé, que la chanson si typiquement « cambodgienne » est en réalité l’adaptation d’un titre chinois populaire. Et c’est ce que pensais dans le cas de la chanson de Kanha, puisque je connaissais bien la mélodie de la chanson Divination (《卜卦》 [bǔguā]), sortie sur les réseaux sociaux chinois en août 2011, interprétée par Mademoiselle Cui Zige 崔子格 [cuī zǐgé] (concernant Mademoiselle Cui, sa biographie et sa discographie, je vous invite à lire la page que lui consacre Baidu, ici).
Mais en poussant plus avant mes recherches, j’ai découvert que la version originale de cette chanson était en réalité celle interprétée par la chanteuse coréenne Suki, et intitulée La la la. Pour découvrir cette version originale sur Youtube, vous pouvez cliquer ici.
(J’ignore si l’origine de la version cambodgienne doit être recherchée dans la version chinoise ou la version coréenne, car variétés chinoise et coréennes sont très populaires chez les Khmers.)
Ci-dessous, la version de Cui Zige :
(Si la mélodie me plaît beaucoup, les paroles de la version chinoise, qui se veulent empruntes de poésie approximativement classique, me semblent mièvres et maladroites…)